Célébration de la journée de l’alphabétisation avec entrain au Gabon malgré la pandémie de la Covid-19. Camélia NTOUTOUME LECLERQ la ministre déléguée à l’éducation nationale a mis à profit cette occasion pour visiter un centre d’alphabétisation de la capitale situé au quartier Derrière la Prison. De son laïus, il ressort que le Gabon est plutôt bien positionné or en plongeant dans les méandres de ce fort taux d’alphabétisation, des interrogations surviennent.
La célébration de la journée de l’alphabétisation au Gabon a tenu toutes ses promesses avec l’organisation mise autour par le ministère de l’éducation nationale, au moment où pour la mémoire collective, ce pan de la société est relégué au second plan. La 54ème édition célébrée sous le thème « enseignement et apprentissage de l’alphabétisation en période de crise due au Covid-19 et au delà », a eu le mérite de mobiliser les ressources de toutes natures. Si les instances internationales prévoient que « toute personne a droit à l’éducation », et tenant compte du fait que « près de 773 millions d’adultes et de jeunes n’ont pas de compétences de base en alphabétisation, et sur ce chiffre, 617 millions sont des enfants et des adolescents » aux dires de Camélia NTOUTOUME LECLERQ, le Gabon est plutôt un bon élève car « sur le seul cas spécifique de notre pays, les statistiques révèlent un taux d’alphabétisation estimé à 83,90% de la population totale soit, 85,3% pour les hommes et 81% pour les femmes. Le Gabon est donc comme un pays de référence en Afrique dans ce contexte, avec ses chiffres éloquents », selon la déléguée à l’éducation nationale. Seulement, il se trouve qu’un fort taux d’abandon et d’échec scolaires est constaté, ce qui pourrait remettre en cause, les efforts fournis pour juste alphabétiser : les questions de suivi et d’orientation scolaires peuvent donc être posées mais c’est un autre débat.
Le Gabon compte onze centres d’alphabétisations, ce n’est pas assez ; des efforts supplémentaires en vue de permettre aux populations les plus reculées d’en bénéficier sont attendus. Cette année, les formateurs ont été interpelés par la tutelle en ces termes, « c’est aussi l’occasion d’analyser le rôle de l’éducateur ainsi que le système d’enseignements et les mesures susceptibles de soutenir un apprentissage de qualité(…) dans ce contexte particulier où le gouvernement s’atèle à mettre en œuvre des stratégies pour lutter contre la propagation de la Covid-19, il revient aux formateurs de fournir davantage des efforts, afin de s’approprier les nouvelles approches d’alphabétisation et de qualité dans le strict respect des mesures barrières ». Parmi les activités de cette célébration, la visite du centre d’alphabétisation du quartier Derrière la Prison, vêtu de ses plus beaux habits.
Juliette BAYARD
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